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— 30 octobre 2022 // ouverture du forum —



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[Ahn-Ju] de Morcade Valenel

@ Le bâtisseur

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Jeu 10 Nov - 18:14

L'Ahn-Ju de Morcade Valenel

⋆ citation
@Morcade Valenel
tw : ----- aucun -----  
La salle du Conseil est pleine, chose plutôt exceptionnelle pour les Marchombres. Mais ce soir, iels se sont réunis pour voir l'Ahn-Ju de plusieurs apprentis. L'une d'entre eux est Morcade. Un homme à l'aspect impressionnant s'avance, et sa voix puissante fait taire les murmures.

" Ce soir est le soir de l'Ahn-Ju. Trois Maîtres présentent leurs apprentis. Trois apprentis s'avancent. "

Morcade s'avance en même temps que les deux autres apprentis.

"Jeunes Apprentis, souhaitez vous tenter l'Ahn-Ju ?"

Les deux autres répondent d'un oui franc et clair, et les regards se tournent vers Morcade.

1ère étape

Voici la première étape de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. Tu peux soit raconter ce qu'il s'est passé lors de la cérémonie initiale (avant que le conseil entérine son admission à la guilde), soit décrire l'état d'esprit de ton personnage et les jurys qui lui font face.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par une prise de parole de de ton personnage, autrement dit, il faut qu'elle dise à voix haute qu'elle souhaite bel et bien tenter l'Ahn-Ju.  [Ahn-Ju] de Morcade Valenel 3394888448
N'oublie pas également de tagguer   @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer l'étape 2.
Bon courage, tu as une semaine.  [Ahn-Ju] de Morcade Valenel 3526611325
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Morcade Valenel
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aspiration : Elle œuvre avec sincérité à l’Harmonie, et quoique certains des siens l’exhortent parfois à plus d’indulgence et de mesure, elle n’est toujours pas prête à admettre la moindre compromission. L’idée que tout être comporte une part d’ombre et de chaos dont il faille s’accommoder reste pour elle une forme de médiocrité, partant de lâcheté. Elle a assez parcouru le monde pour savoir que la complaisance est dangereuse, et que l’ennemi n’hésitera pas à en faire son jeu.
guilde : Les Marchombres et leur liberté sans faux-fuyants représentent son seul enchaînement.
race : Son père est Humain, et chacun s’accorde à dire qu’elle est son portrait craché. Sa mère avait du sang Faël dans les veines ; la couleur sombre de sa peau s’est diluée, ne laissant à Morcade qu’un amour accru pour la liberté, un rapport au monde tout en souplesse et en légèreté, ainsi qu’une prédilection pour le maniement de l’arc.
âge : Quarante-et-un ans. Elle a eu le temps de devenir sage, sévère et implacable, comme seul le règne minéral peut l’être. Elle a eu le temps d’apprendre à ne plus rougir, à ne plus transiger avec l’honneur, le devoir, la conscience. Elle a eu le temps d’admettre que la brutalité pouvait aussi constituer une voie d’accès vers l’excellence morale.
statut : Il se raconte que son père n'aurait pas tout à fait renoncé à la richesse des siens à Al-Chen, aussi l’a-t-elle fait à sa place. Morcade mène une vie frugale, et quoique sa conception absolue de l’harmonie ait quelquefois pu effrayer les plus prudents des Marchombres, son exemplarité a fini par la mener au Conseil de la guilde. Le reste du temps, quand elle ne se consacre pas entièrement à un élève, elle redevient une Valenel, une exploratrice chaque jour plus intrépide, qui observe les fluctuations du monde et tente d’y déceler la griffe d’une prophétie oscillant dangereusement entre Chaos et Harmonie.

[Ahn-Ju] de Morcade Valenel OI69fsb

deck : Comme tout Marchombre digne de ce nom, elle possède un gantelet à griffes et une dague.
capacités/pouvoirs : Morcade maîtrise la Gestuelle, cette capacité à n’être pas même un pli dans la mouvance naturelle du monde ; la poésie, murmurée au vent comme une prière à la Déesse Ahmour ; elle a enfin gravi le Rentaï et surmonté ses épreuves pour recevoir la Greffe.
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L'univers alavirien
tw: Aucun pour l'instant.
pronoms: Elle pour moi et Morcade.
nombre de mots: Entre 500 et 1000 mots.
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double face: Aucun autre visage pour le moment.
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Ven 11 Nov - 0:00

AHN-JU

⋆ Somewhere in the belly of the beast
tw : Aucun. @Le bâtisseur
En vérité, elle ne s’attendait pas à ce que la salle du Conseil soit comble ce soir-là – son soir. En franchissant les portes d’un pas circonspect mais résolu, qui ne trahit rien de l’insouciance chaloupée qu’imprime ordinairement sa jeunesse au moindre de ses mouvements, Morcade ose un bref regard vers ses juges, et regrette aussitôt son audace. Il lui semble qu’une bulle de sang lui éclate dans le cœur : pendant une seconde, une fièvre blanche brouille ses paupières inférieures, une sensation de brûlure crépite à la périphérie de son champ de vision, et elle doit rassembler toute sa volonté pour garder les épaules solides, pour ne pas s'effondrer.

Elle ne devrait pas frémir, pourtant : si elle est là, c’est qu’elle a réussi à se montrer Savante et Poétesse à la fois, sans se liquéfier lorsque, d’un œil superbe et grave, on a minutieusement inspecté son âme.


— De quoi les ponts sont-ils faits ?
— De soleil.


Mais tous ces regards posés sur eux, sur elle, donnent à l’atmosphère une densité de cauchemar. Elle s’efforce de ne pas interpréter les murmures, de ne voir dans les deux autres apprentis, bien plus grands qu’elle, que de futurs alliés, les étoiles d’un même chapelet. C’est qu’elle ignore encore la femme qu’elle est sur le point de devenir, c’est qu’elle n’entend toujours pas l’appel de ce siège qui lui sera bientôt destiné.


— La nuit t’effraie-t-elle ?
— Non.
— Pourquoi ?
— Car je garde en moi assez de lumière pour contempler la nuit.
— La nuit seulement ?
— Toutes les nuits.


Elle sait que son Maître – il l’est avant d’être son père désormais – se tient dans son dos, qu’il ne partagera pas avec elle la connivence que les deux autres manifestent vis-à-vis de leur apprenti, qu’il n’aura pas de geste tendre ou réconfortant, car le caractère indéfectible de leur lien fleurit ailleurs, dans les bourgeons de leurs silences et la pudeur de leurs regards.


— Lorsque tu as du chagrin, que pleures-tu ?
— Je ne pleure pas.
— Alors que fais-tu ?
— Quelque chose de mieux.


Elle sait qu’ils ont une façon bien à eux de se témoigner du respect, qu’ils se laissent quelquefois trop d’espace pour vivre et que l’amour qu’ils se portent est semblable à un désert : aride en apparence, mais regorgeant secrètement de trésors de fécondité.


— Lorsque tu fournis un effort, que transpires-tu ?
— Le don de moi-même.


Il lui a tout appris. Enseigner, pour un Maître Marchombre, n’est rien d’autre qu’un lent désarmement intérieur. Il a considéré avec sérénité la perspective qu’elle devienne un jour meilleure que lui ; plus encore, il en a formulé le souhait, du bout des doigts dans l’immensité sableuse de leur filiation.


— Lorsqu’on te coupe, que saignes-tu ?
— L’erreur de celle qui apprend.


Et il a tout appris d’elle, à commencer par ne rien attendre, par ne rien recevoir en retour, sinon la morsure d’une ingratitude apparente. C’est comme être deux fois père, disent ses yeux sages et résignés, c’est voir sa fille grandir deux fois, devenir une étrangère deux fois, partir et ne plus se retourner deux fois. Il s’imagine payer ainsi le tribut expiatoire pour ses trop nombreuses absences, pour le choix d’un devoir plutôt qu’un autre, et se répète qu’il ne peut tenir rigueur à sa fille de ne pas avoir su se donner l’air de pardonner.


— La Voie est-elle un rang ou un cercle ?
— Un cercle.
— Pourquoi ?
— Parce que si je m’éloigne du rang, je peux encore y rentrer. Le cercle, lui, n’est pas une formation ouverte : il se refermera sur le vide que j’y aurai laissé.
— Et donc ?
— La Voie, comme le cercle, se quitte sans retour.
(C’est-à-dire qu’elle ne se quitte pas, s’abstient-elle d’ajouter, craignant de se rendre coupable d’excès de zèle.)


Quoiqu’elle n’ait pas la tendresse de le lui rappeler, tous deux le savent, au fond : sa reconnaissance, à elle, ne se mesure qu’à la manière attentive dont elle s’accroupit auprès de lui quand il se met à parler, dans le resserrement humble de ses poings gercés par les épreuves, dans le souvenir précis qu’elle garde de tout ce qu’il peut dire, juste là, au creux du pli concentré qui froisse son front d'enfant.


— Reçois-tu la vie comme un don ou comme un devoir ?
(C’est la seule question qui la fait hésiter. Chaque jour, tous les pores de sa peau lui hurlent que la vie est un présent, le plus précieux de tous. Puis elle pense à sa mère, à sa sœur pratiquement mort-née, qui lui ont été offertes puis reprises ; elle se représente l’absurdité de leur disparition, pourtant aussi naturelle que la croissance de l’herbe dans la machine inébranlable qu'est la Création. Elle songe qu’elle ne devrait pas charger la vie d’un tel poids. Elle cille à plusieurs reprises, pâlit sous le regard scrutateur de son juge, jusqu'à ce que tout s’éclaire.)
— La vie est un devoir, et le devoir est un don.
(Un Marchombre ne connaît nul fardeau.)


Ses lèvres murmurent imperceptiblement une prière à la déesse Ahmour. Le sol ne s’est pas ouvert sous ses pieds, et si sa gorge s’est mise à palpiter d’appréhension, comme les ailes d’une colombe emprisonnée dans un écrin de dentelle, celle-ci cède bientôt la place à une forme d’enthousiasme. Elle veut courir à la rencontre de son destin comme au-devant d'une étreinte maternelle.


— De quoi es-tu faite ?
— Des jours qui me précèdent et de mes jours à venir.


Non, quoique la mort puisse être une issue, elle ne gâchera pas l’aboutissement de tous ses efforts en se laissant paralyser par une peur superflue.


— Que souhaites-tu devenir ?
— Moi-même.


Elle n’a que quinze ans, et pourtant coule déjà au fond de ses yeux une âme plus ancienne que la sève d'arbres quinze fois séculaires.


Que souhaites-tu devenir ?
— Toujours plus que moi-même.


Aussi, lorsqu’elle s’avance d’un même mouvement avec les deux autres apprentis, le coton dans ses jambes se disperse, son front prend la dureté de l’airain, et de sa voix limpide de jeune fille, déjà aggravée par le sérieux des responsabilités à venir, elle répond avec résolution : « Oui, je souhaite tenter l’Ahn-Ju. »


— Un premier mot.
— Sincérité.
— Un deuxième.
— Équanimité.
— Un troisième.
— Ductilité.
— Que signifient-ils ?
— Marchombre.

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Sam 12 Nov - 17:32

L'Ahn-Ju de Morcade Valenel

⋆ citation
@Morcade Valenel  
tw : ----- aucun -----  
La réponse est positive, et le jury se recule, ne laissant devant qu'un Marchombre discret, à l'apparence de Monsieur tout le monde, mais dont les geste dégagent une impressionnante aura de force. Quand il parle, le silence tombe immédiatement sur la salle.

- L'Ahn-Ju commencera par Morcade Valenel. Jeune apprentie, avance toi. Ta première épreuve sera la suivante : une personne dans l'assemblée ce soir détient un bijou. Un collier d'émeraudes que je chéris. Récupère le, et tu aura réussi.

Le marchombre se recule, rejoignant les deux autres, tandis que l'assemblée porte son regard sur Morcade.

2ème étape

Voici la seconde étape de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. A toi de raconter comment se déroule cette première épreuve.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par la réussite de cette épreuve, bien sûr. Le collier forme une bosse dans la poche que quiconque d'un minimum observateur peut remarquer. Le plus compliqué sera de prendre le bijou, car bien sûr lae Marchombre qui l'a en sa possession ne te le laissera pas si facilement. Morcade peut utiliser tous les moyens à sa disposition, mais lae marchombre en face ne fera que l'esquiver, sans répliquer.
N'oublie pas également de tagguer  @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer l'étape 3.
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guilde : Les Marchombres et leur liberté sans faux-fuyants représentent son seul enchaînement.
race : Son père est Humain, et chacun s’accorde à dire qu’elle est son portrait craché. Sa mère avait du sang Faël dans les veines ; la couleur sombre de sa peau s’est diluée, ne laissant à Morcade qu’un amour accru pour la liberté, un rapport au monde tout en souplesse et en légèreté, ainsi qu’une prédilection pour le maniement de l’arc.
âge : Quarante-et-un ans. Elle a eu le temps de devenir sage, sévère et implacable, comme seul le règne minéral peut l’être. Elle a eu le temps d’apprendre à ne plus rougir, à ne plus transiger avec l’honneur, le devoir, la conscience. Elle a eu le temps d’admettre que la brutalité pouvait aussi constituer une voie d’accès vers l’excellence morale.
statut : Il se raconte que son père n'aurait pas tout à fait renoncé à la richesse des siens à Al-Chen, aussi l’a-t-elle fait à sa place. Morcade mène une vie frugale, et quoique sa conception absolue de l’harmonie ait quelquefois pu effrayer les plus prudents des Marchombres, son exemplarité a fini par la mener au Conseil de la guilde. Le reste du temps, quand elle ne se consacre pas entièrement à un élève, elle redevient une Valenel, une exploratrice chaque jour plus intrépide, qui observe les fluctuations du monde et tente d’y déceler la griffe d’une prophétie oscillant dangereusement entre Chaos et Harmonie.

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capacités/pouvoirs : Morcade maîtrise la Gestuelle, cette capacité à n’être pas même un pli dans la mouvance naturelle du monde ; la poésie, murmurée au vent comme une prière à la Déesse Ahmour ; elle a enfin gravi le Rentaï et surmonté ses épreuves pour recevoir la Greffe.
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L'univers alavirien
tw: Aucun pour l'instant.
pronoms: Elle pour moi et Morcade.
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#
Dim 13 Nov - 13:25

AHN-JU

⋆ Somewhere in the belly of the beast
tw : Aucun. @Le bâtisseur
Morcade, qui a été la dernière à s’exprimer, reçoit le privilège intimidant d’ouvrir le bal des épreuves. Elle déglutit son inquiétude qui a pris la dureté et le tranchant d’une pierre, se sent plus nue encore lorsque les membres du jury s’effacent, ne laissant sur elle que l’ombre d’un homme à l’apparence ordinaire, et pourtant nimbé d’une puissance perceptible comme un parfum. Sa parole muselle toutes les autres, et Morcade les boit de toutes ses oreilles, de tous ses yeux, de toute son âme. Quand il lui ordonne de s’avancer, elle s’exécute sans tarder, les bras le long du corps, les poings fermés. Elle ne sait pas à quoi s’attendre : son Maître lui a recommandé de ne pas se hasarder à faire la moindre prédiction, de se souvenir seulement de la Voie, des principes inculqués trois ans durant, et plus encore, s’il faut ajouter à la somme des enseignements les murmures bienveillants de la sage nature. S’abstenir de conjecturer, se contenter de réfléchir et de se comporter comme un Marchombre, car la solution est toujours là ; car l’entretien de la cérémonie initiale l’a ainsi intronisée.

Une personne dans l’assemblée détient un bijou, déclare l’homme. Un collier d’émeraudes que je chéris. Il se recule à son tour et elle sait que, quelques années auparavant, son impulsivité d’enfant aurait cherché à le retenir, à en savoir davantage. Détenir, a-t-il dit : s’agit-il d’un vol ? Il se murmure que les Marchombres subtilisent quelquefois les biens d’autrui, profitant de leur affinité avec l’obscurité pour commettre leurs larcins ; mais c’est une éventualité qu’elle refuse : pas ici, pas maintenant. Chérir, a-t-il encore affirmé : ce collier lui appartient-il véritablement, que représente-t-il exactement pour lui ? Un Marchombre ne saurait s’attacher aux choses matérielles, se rappelle-t-elle, la voix de son Maître se superposant à celle de sa pensée. Est-ce de l’envie ? Un Marchombre n’envie pas. Est-ce un héritage ou tout simplement un prêt ? Une belle occasion à créer, celle pure, désintéressée d’offrir un cadeau ?

Morcade réfléchit. Elle sent le poids des attentes sur elle et son pouls s’accélère, évidemment, mais nul ne lui ôtera le droit de garder la tête froide. Elle prend son temps, promène son regard sur les Marchombres qui l’entourent, jusqu’à repérer celui qui semble détenir le collier dans l’une de ses poches. Elle ose le dévisager en silence, puis esquisse un pas vers lui. Elle mentirait, si elle affirmait qu’employer la manière forte ne lui a pas effleuré l’esprit à cet instant, mais elle admet aussitôt que c’est se rendre coupable d’un terrible orgueil, bien consciente, au fond, qu’aucune de ses attaques n'aura la chance d’aboutir. La force brute n’est pas la donnée première du Marchombre…

Et cependant peut-elle envisager la ruse, peut-elle consentir d’être à son tour celle qui subtilise, à supposer qu’elle ait affaire à un voleur ? C’est considérer qu’un Marchombre est un être avec lequel on ne peut traiter ; un être incapable de comprendre la valeur donnée aux choses, et partant la richesse de celui qui a décidé de ne rien posséder. Or un Marchombre ne s’impose pas : il cultive l’Harmonie.
Morcade fait son choix. Elle repousse la Gestuelle au profit de la Poésie.

Il lui faut bien, à cette occasion, se rappeler un enseignement de son père, quand il n’était pas encore son Maître. Il lui faut bien admettre qu’elle lui doit quelque chose en fin de compte – non, qu’elle lui doit tout.

Ils se tiennent là, tout près de leur cabane de fortune. Elle, lestée de ses douze ans et de sa silencieuse colère sur le point de déborder, le cœur meurtri, le flanc arraché, amputée d’une mère tendrement chérie et d’une sœur à qui elle n’a pu offrir le plaisir de se sentir aimée ; lui, droit, sage, indéchiffrable, ne laissant rien paraître de sa souffrance, détestable par sa capacité à composer aussi raisonnablement avec la douleur.

Il agite quelque chose du bout des doigts : un charme ayant appartenu à Ganielinda, une plume aux brins effilochés comme une brume sur le point de se disperser. Morcade n’y voit que la possibilité de conserver un souvenir d’elle, commettant ainsi l’erreur de céder à l’attrait illusoire de l’attachement matériel.

« Prends-moi ce charme, ma fille. » a-t-il simplement dit.

Je ne suis pas ta fille, a-t-elle voulu rétorquer alors, puérilement. Elle se voit encore, une rage blanche au coin des yeux, se jeter sur lui avec une brusquerie enfantine dans le but de lui arracher ce qu’elle estimait lui revenir de droit. Elle a essayé, une heure durant, sa main se refermant toujours sur le vide, son essoufflement ne trouvant aucun écho dans l’humeur égale de son père.

Elle voit encore ce moment où elle piétine de frustration, incapable de pousser le hurlement qui la suffoque, excédée par ses propres insuffisances ; et lui qui, enfin, lui tend le charme, dans un geste tout à fait apaisé, limpide comme la plus pure évidence : « Ta colère t’aveugle, ma fille, a-t-il insisté. À l’instant où je t’ai ordonné de me prendre ce charme, tu t’es jetée sur moi comme une bête fauve alors que tu aurais tout simplement pu me le demander. »

C’est cette leçon qui a marqué le début d’une vie en vase clos ; trois ans de douleur, de doute et de difficulté.

Aujourd’hui, elle a encore dû tenir en bride sa brusquerie enfantine pour ne pas rétorquer de but en blanc à celui qui l’a mise au défi d’infléchir le mécanisme pervers de l’appropriation : « Pourquoi ne le lui demandez-vous pas, tout simplement ? »

C’est sa tâche. Son devoir.

Elle se permet encore un pas, puis salue le Marchombre d’une respectueuse inclinaison du buste. À présent, elle doit lever les yeux pour soutenir son regard et lui dévoiler le secret de son âme. « Vous détenez un collier d’émeraudes qui ferait le bonheur d’un autre… » risque-t-elle d’une voix partagée entre l’humilité et la détermination. Peu à peu, l’audace de sa demande se rassemble en une vague de fond, avant de déferler avec la force irrécusable des certitudes : « Accepteriez-vous de vous en séparer pour lui en faire don ? » La première chose qu’un Marchombre doit apprendre, se répète-t-elle intérieurement, c’est le dépouillement de soi ; le premier degré de l’interminable ascension vers la liberté. « Permettez-moi de le lui remettre, s’il vous plaît, en échange de ceci. » L’un de ses poings se desserre, et ses doigts, à l’exception du pouce, ondoient furtivement pour tresser les fils d’une brise légère qui se faufile opportunément sous la lourde porte de la salle du Conseil.

Offrir n’est pas sacrifier, c’est un plaisir sans mélange
Qui console et transforme la perte en fortune.
Ce qui allège la besace enrichit l’âme.

Morcade tend la main pour finir, prête à sentir son aplomb lui rejaillir à la figure. Les secondes s’égrènent presque douloureusement, son cœur menace une fois encore d’éclater ; mais elle s’efforce de ne pas retenir son souffle. Il est naturel pour un Marchombre de douter, se rassure-t-elle… comme il est naturel pour un Marchombre de donner, semble-t-il lui répondre d’un léger hochement de tête.

L’instant d’après, elle sent au creux de sa main encore petite la pierre et le métal réchauffés du collier d’émeraudes. Elle prend le temps de contempler sa réussite, d’y croire, d’accepter que la simplicité, aussi grossière puisse-t-elle paraître, se présente souvent comme la meilleure solution – et là réside la véritable difficulté. Au bout de quelques secondes, elle le remercie d’une nouvelle inclinaison du buste, avant de s’éloigner pour remettre le poids contraignant de la possession au Marchombre qui l’a soumise à sa première épreuve.
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Mar 15 Nov - 0:48

L'Ahn-Ju de Morcade Valenel

⋆ citation
@Morcade Valenel
tw : ----- combat-----  
L'apprentie remarque assez rapidement le collier dans la poche du Marchombre à qui le membre du jury l'avait confié, mais contrairement à ses attentes, elle ne tenta pas de le prendre par la force. Avec un sourire amusé, l'homme qui lui avait confié cette quête récupère le collier, non sans lancer :

- Bien joué, jeune apprentie. Tu as passé cette première épreuve avec un culot que beaucoup n'auraient pas eu à ta place.

Il se recula, et une femme à la chevelure rousse flamboyante s'avança à sa place.

- Pour cette épreuve tu ne pourra pas esquiver le combat, jeune apprentie. Ta tâche est d'éviter tous les coups que cette personne te lancera. Tu n'a pas le droit de l'attaquer, et aucune arme ne te sera permise. Esquive pendant 5 minutes, et tu aura réussi.

Un Thül énorme armé d'une hache à double tranchant se matérialisa dans la place. C'était un guerrier auquel la rousse avait fait appel pour son épreuve. Le Thül brandit sa hache et poussa un rugissement sauvage avant d'attaquer. Le guerrier est l'un des meilleurs de sa famille, et il a une dette de sang à rembourser à la Marchombre rousse. Elle lui a demandé de tailler en pièce la gamine devant lui, en moins de cinq minutes. C'est ce qu'il fera.

3ème étape

Voici la troisième étape de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. A toi de raconter comment se déroule cette seconde épreuve.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par la réussite de cette épreuve, bien sûr. Attention, le Thül est en pleine possession de ses moyens et réputé pour porter des coups violents. Morcade ne doit pas être touchée une seule fois pour réussir cette épreuve.
N'oublie pas également de tagguer  @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer l'étape 4.
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