Comme le veux la tradition de la Guilde, les jurys sont trois, debout devant l'apprentie qui va tenter ce soir l'Ahn-Ju. Deux femmes, un homme. L'une des deux femmes s'avance d'un pas, toise la jeune brune devant elle. Elle sait pourquoi elle est là, et pourquoi son Maître se tient derrière elle, à trois pas de distance. Elle a déjà préparé son épreuve, et elle sait que ses collègues du jour aussi. L'apprentie devra démontrer sa bravoure devant un parterre de Marchombres confirmés, bien que la décision finale reste entre les mains des trois jurys.

Le silence s'est installé et a suffisamment duré. Alors la femme ouvre la bouche et sa voix rocailleuse retentit dans la salle du Conseil.

"Jeune apprentie, souhaites tu tenter l'Ahn-Ju ?"

1ère étape

Voici la première étape de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. Tu peux soit raconter ce qu'il s'est passé lors de la cérémonie initiale (avant que le conseil entérine son admission à la guilde), soit décrire l'état d'esprit de Médée et les jurys qui lui font face.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par une prise de parole de de ton personnage, autrement dit, il faut qu'elle dise à voix haute qu'elle souhaite bel et bien tenter l'Ahn-Ju.  
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Bon courage, tu as une semaine.  

Elle sent le souffle de Nel tout contre sa nuque. Elle sait qu'il n'est pas loin, qu'il l'admire, ces papillons de fierté dans les iris, et cette simple certitude suffit à rasséréner la jeune brune en proie à toute une déferlante d'émotions. La cérémonie touche à sa fin, et la voilà intronisée comme membre à part entière de la guilde. L'angoisse cède la place à une excitation à peine voilée, qui se dessine dans le rictus fier de la nouvelle marchombre. Cependant, lorsque la femme se lève dans le jury, lorsqu'elle lui fait face, comme porteuse de l'annonce d'un duel, le sourire de Médée se crispe. Ses iris s'assombrissent d'un seul coup, comme si elle était revenue instantanément, comme par magie, à la dure réalité - oui, la voilà marchombre, certes, mais la cérémonie ne s'achève pas à ça.
Elle ne fait même que commencer.
Jeune apprentie, souhaites tu tenter l'Ahn-Ju ? Le mot interdit, celui dont les syllabes semblent se répercuter contre les murs, comme s'il ne s'arrêtait jamais. Il brise le silence, fait vibrer le cœur de Médée - tout son sang se glace en une seconde, à peine, à mi-chemin entre l'anxiété et l'excitation d'une nouvelle-née. C'est une autre vie qui peut se tisser devant elle, et c'est là, à ce moment précis, moment initiatique, que Médée s'éveille au monde. Elle se rappellera de cet instant pour toujours et à jamais. Regard vers l'avenir.
Elle meurt d'envie de se retourner, de sourire à Nel, de lui dire qu'elle va accepter, avec plaisir, avec bonheur, et se joindre à lui pour donner à d'autres ce qu'il lui a donné - le plus beau des cadeaux, sans doute, celui d'une éducation pleine et entière, une formation marchombre d'une qualité indéniable, un diamant pur aux joyaux éternels. Elle souhaite montrer au monde comme il a été un maître incroyable, lui faire honneur, comme si chacune de ses réussites lui était dédiée et prouvait aux membres du jury qu'il était un excellent maître. Elle ne fait pas cet Ahn-Ju pour elle, Médée. Elle le fait pour lui. Joyau aux milles facettes. Alors, lorsque la jeune marchombre se tourne vers la femme du jury qui a osé prendre la parole et qui braque sur elle son regard inquisiteur, elle a les iris assurées. Elle sait, désormais, la certitude lui brûle la gorge. Oui.
Il n'y a plus aucune crainte dans son cœur. Il ne reste que le regard de Nel dans son dos, et nulle épreuve ne pourrait être plus terrible que de sentir la déception dans l'âme de son maître. Oui, je veux tenter l'Ahn-Ju, se dit-elle. Et le réussir. Elle n'a pas le droit à l'échec, mais encore moins à l'abandon.

L'apprentie a répondu à l'affirmative. Une réponse assurée qui perce dans son regard. Elle n'a pas peur, plus peur, cela se sent. L'homme derrière elle - son Maître - laisse son visage s'éclairer d'un sourire fugace. Maître Marchombre fier de son élève. Elève prête à tout pour son Maître. Duo immortel et inaliénable. La femme à la voix rocailleuse reprend la parole, sèchement, comme pour éteindre d'un coup la lueur d'espoir et de fierté de l'élève et du Maître.

"Jeune apprentie, ta première épreuve sera la suivante. Un foulard rouge a été accroché sur une stalactite dans la grotte sous cette salle. Tu devra aller le chercher et me le rapporter en moins d'une heure. L'horloge sonnera la fin, si tu n'es pas de retour ici, tu aura échoué."

Elle fait un geste de la main, désigne l'horloge qui s'enclenche. Les soixante minutes allouées ont commencé à fuir.

2ère étape

Voici la première épreuve de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. A toi de décrire cette seconde épreuve.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par la réussite de cette épreuve, bien sûr. Attention, la grotte est tapissée d'eau, et les murs glissent.
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Bon courage, tu as une semaine.  

Médée sent assez vite que cette voix caverneuse tente de dissuader cet excès de confiance qu'elle tire du souffle de Nel tout contre elle. Elle n'est pas naïve, et l'ambition du jury est de la déstabiliser, de corrompre cet excès de zèle dont parfois elle peut faire preuve - le savoir est déjà l'une des clés de la réussite, pourtant, et elle braque son regard assuré dans celui du jury, comme pour le défier des iris, dans un jeu mortifère dont elle sera la vainqueur.
L'épreuve annoncée, Médée se tourne vers l'horloge dont elle entend les secondes s'égrener. L'une après l'autre. Tic, tac, tic, tac. C'est l'angoisse qui la saisit alors au cœur, mais elle n'omet pas son objectif. Foulard rouge, le rouge du sang, le rouge de la victoire. Sans plus attendre, sans plus perdre un précieux instant, Médée se retourne et court pour rejoindre le sous-sol de la salle. Très vite, la difficulté lui saute aux yeux. Des trombes d'eau tapissent les cavités de la grotte, rendant toute ascension particulièrement difficile. Elle tente une fois, glisse, une seconde, glisse tout autant. Le foulard rouge semble la narguer de son œil imaginaire, comme si un rictus se dessinait dessus pour rendre la réussite de cette quête improbable, irréelle.  
Médée ne tente pas une troisième fois. Elle fait face au mur, s'ancre dans le sol, prend une profonde inspiration. La voix de Nel retentit dans son âme, comme s'il était là, tout prêt, juste à ses côtés. Ancre-toi. Le réel, Médée, c'est lui la clé. Tout cela n'est qu'imaginaire. Elle dresse son regard sombre dans les gouttelettes qui se jouent de sa vivacité, se moquent de la fluidité de ses mouvements naturellement assurés. Elle sait qu'elle perd un temps précieux, mais sait aussi qu'en se précipitant, elle gagnerait certes des secondes, mais pas l'épreuve. Réussir sur le fil, c'est quand même réussir.

Elle ne parviendra pas l'ascension. Il faut donc qu'elle parvienne à voler. Sans plus tenter de grimper en s'accrochant aux parois, elle tente une autre approche. Recule, Médée. Prends du recul. Elle s'éloigne de la cavité de quelques pas, la jeune marchombre nouvellement intronisée, se met à courir comme si sa vie en dépendant, prenant de l'élan, pour rebondir le long du mur tapissée d'eau. Si ses pieds s'humidifient au contact, elle n'y reste pas, s'en sert seulement comme appui pour voler. Elle a suffisamment d'élan pour atteindre un tout petit morceau du foulard. Minuscule. Suffisant pour que, par son impulsion, elle y ferme ses doigts. Trempé, il glisse, l'objet maudit qui signera sa nouvelle vie. Elle se blesse les mains, la marchombre, en fermant le poing comme si elle mourrait de le perdre. Le sang de ses griffures se mêle au foulard, mais elle ne le lâche pas. Il est comme ancré dans sa main, comme s'il formait la continuité de ses paumes. Elle retombe dans un fracas d'eau sur le sol de la grotte, oubliant toute finesse, incapable de maîtriser sa chute. Mais victorieuse. Ce fichu foulard est désormais sien. Elle se retourne, Médée, court, tombe, se relève, court à nouveau. Elle sait bien qu'elle a pris beaucoup de temps à tenter, à réfléchir, à s'ancrer, elle sait que les minutes se sont écoulées, de précieuses minutes. Lorsqu'elle rejoint la salle, l'horloge marque nettement les cinquante-huit minutes qui sont passées, évaporées comme tant de ces maudites gouttelettes aqueuses. Tout juste. Et dire que ce n'était que la première épreuve.
Elle se rend au jury toujours debout face à elle, sans omettre de jeter un œil sur Nel, de dresser au dessus de sa tête trempée encore le précieux foulard.  
Réussite amère.

L'apprentie Marchombre revient deux minutes avant que l'horloge ne sonne le glas de fin. Deux minutes entre la réussite et l'échec. L'eau est une ennemie redoutable quand on ne sait pas l'apprivoiser, mais l'apprentie l'a combattue avec ardeur, et a vaincu.

La femme récupère le foulard et le fait disparaître dans sa poche avant de se reculer, sans un mot. L'homme s'avance à son tour, et sa voix douce retentit dans la salle.

"Jeune apprentie, tu as passé avec succès ta première épreuve. Voici la seconde. Tu devra défier la noirceur et avancer dans ce tunnel sans te perdre. Si tu parviens à suivre le parcours qui te ramènera ici, tu aura réussi. Tu aura échoué si tu sors ailleurs qu'ici ou si tu meurs. Il n'y a pas de limites de temps, mais si tu n'es pas de retour avant demain au crépuscule, nous estimerons que tu a perdu la vie et donc échoué."

3ère étape

Voici la deuxième épreuve de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. A toi de décrire cette seconde épreuve.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par la réussite de cette épreuve, bien sûr. Médée peut user de tous les moyens à sa disposition pour revenir dans la salle du Conseil, sans revenir sur ses pas. Le tunnel n'a aucun danger apparent, mis à part les nombreuses déviations qui amènent un peu partout dans la ville. La bonne route est toujours marquée d'un signe, un H calligraphié dans un carré parfait, qui peut se trouver n'importe où sur les parois et qui indique le chemin à suivre. Pour quelqu'un qui connait le chemin, faire la boucle prend 30 minutes.
N'oublie pas également de tagguer   @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer l'étape 4.
Bon courage, tu as une semaine.  

C'est une autre voix qui retentit, désormais, dans la salle du conseil. Le nouveau défi semble plus complexe encore que le précédent, bien que Médée ait déjà eu des difficultés à le réussir. D'un coup, c'est la défaite qui pointe le bout de son nez dans son cœur, et met à mal cette confiance si longtemps acquise. La jeune marchombre se retourne, tente de reprendre du baume au cœur dans le regard de Nel, qui l'accompagne dans cette dure aventure. Ses iris ne respirent pas la certitude, et cela fiche comme un pieu dans le coeur de Médée. rien de pire

Une profonde respiration, et elle s'élance dans ce fameux tunnel. L'obscurité est totale. Ses iris ne s'y habitueront pas suffisamment pour qu'elle puisse franchir cette épreuve en comptant sur sa vue. Son ouïe ne lui sera d'aucune utilité non plus, les H gravés n'étant pas dotés de la parole, à son grand désespoir. Elle frôle les parois, finit par le plus grand des hasard au bout de longues, très longues minutes de recherche, à sentir l'inscription sur l'un des murs de gauche. Ils ne l'aideront pas, elle en est désormais convaincue, et se demande même s'il ne s'agit pas d'un piège de la part du jury que de la pousser à perdre un temps précieux, voire vital, à de vaines recherches de ces gravures minuscules. Il doit y avoir un autre moyen. Une solution imaginaire. Elle s'assoit, Médée. Les minutes s'égrènent, mais peu importe, elle s'assoit, prend le temps de réfléchir, use de ses autres sens pour tenter de capter le dénouement de cette lugubre affaire. Il y a forcément une clé, quelque part.
Cela doit faire une heure que Médée est assise, tente d'aiguiser ses autres sens, plus vifs maintenant qu'elle est privée de la vue. Elle déchire un morceau de son tee-shirt pour s'en couvrir les yeux, afin de ne pas se laisser perturber par d'imaginaires rais de lumière, pour accentuer encore son ouïe, son toucher, son goût, même, elle tente, par tous moyens, de comprendre. Et puis...
Un frôlement. Léger. Infime. Un frisson qui parcourt son échine.
De l'air. Il y a quelques bruissements d'air qui franchissent le tunnel, et semblent montrer une voie. De l'air qui n'est pas celui du dehors, qu'elle ressent comme lorsqu'elle tentait de chercher le foulard, comme lorsqu'elle faisait face aux jurys. Peut-être n'est-elle pas la bonne, sans doute est-ce encore un piège du jury, mais Médée n'a pas le choix. Elle s'élance dans le tunnel, suivant cet infime frôlement comme si sa vie en dépendant. Sans doute est-ce le cas, d'ailleurs.

A droite, à gauche, à gauche, puis tout droit, elle ne sait combien d'heures se sont écoulées depuis son arrivée dans le tunnel, mais elle sent au plus profond d'elle-même qu'elles sont nombreuses. Elle songe un instant à Nel, qui l'attend, sans doute rongé par l'anxiété, et elle est menée par un désir brut de ne pas faire traîner cette satanée épreuve. Elle souhaite revoir son regard, et pouvoir affronter les membres du jury avec une fierté au fond des prunelles.
Pourtant, elle prend le temps, à chaque partie du tunnel, de tenter de sentir le H gravé. Elle y parvient parfois (trois fois, exactement), mais abandonne la plupart du temps. Advienne que pourra, déjà faut-il ressortir en vie.
Elle sent du bout des doigts qu'elle se trouve face à une porte. Les marbrures lui caressent les phalanges. douceur boisée. De nombreuses heures se sont écoulées. Elle en perd pourtant encore une - ou presque, devant cette fichue porte, incapable de prendre la décision finale, celle de mettre à mal son Ahn-Ju, ce pourquoi elle s'est entraînée des années durant. Que sont ces heures, face à toutes ces nuits d'entraînement chevronné, sous la pluie, sous la neige, dans le froid grelottant ?
D'une main peu assurée, Médée ouvre la porte. L'air ne la trompait pas. Elle fut accueillie par un sourire radieux de Nel, et nul autre trésor ne pouvait valoir ces heures de labyrinthe. Triomphe.

Une heure, deux heures, trois heures, le temps s'écoule et l'apprentie ne revient pas. Dans la Salle du Conseil, les Marchombres réunis commencent à discuter entre eux, mais un reste silencieux. Le Maître de l'Apprentie.

Puis après un long moment, la porte s'ouvre. et la jeune apprentie apparaît. L'épreuve est réussie. Le Marchombre qui a proposé cette épreuve l'accueille avec un hochement de tête, reconnaissant sa réussite, puis se recule, laissant place  à la deuxième femme. Celle-ci lance un sourire à l'Apprentie, avant de se mettre à parler :

- Bravo, jeune apprentie. Tu as réussi la deuxième épreuve. Voici la dernière. Dans la grotte où s'est passée ta première épreuve ont été amenés un groupe de cinq Raïs. Tu devra les combattre et ramener la pièce en argent qui se trouve dans l'une de leurs poches. Tu as deux heures pour le faire, si tu y parviens, tu aura réussi. Si tu reviens sans la pièce ou après les deux heures, tu aura échoué. Et bien sûr, si tu meurs, tu aura échoué aussi.

La voix de la Maître Marchombre est aussi douce que l'épreuve est terrible. La porte menant à la grotte s'ouvre sur un geste de la Jury, et l'horloge commence son décompte.

4ème étape

Voici la troisième et dernière épreuve de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. A toi de décrire cette troisième épreuve.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par la réussite de cette épreuve, bien sûr. Médée doit rapporter la pièce en argent, à toi de voir si elle parvient à la voler sans combattre les Raïs ou si elle doit tous les tuer avant de les fouiller. Attention, les Raïs sont agressifs et ont tendance à sauter sur tout ce qui bouge ... Oh, je dois préciser également, Médée a une dague à sa disposition, les Raïs ont toutes les armes qu'ils souhaitent.
N'oublie pas également de tagguer   @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer l'étape 5.
Bon courage, tu as une semaine.  

Le combat, elle s'y attendait, la marchombre. Nel l'avait mise en garde contre cette possibilité, qui survenait bien souvent lors de la dernière épreuve. Elle s'y était préparée, bien plus qu'à l'épreuve précédente, et une confiance nouvellement acquise vint se loger au creux de son palpitant, lorsqu'elle croisait le regard de son maître. Assurance. Gare à l'excès, semblent lui dire les prunelles de Nel.

Pourtant, elle y part assez confiance, la jeune Médée. Affronter des Raïs ne lui provoque que peu d'inquiétude, elle les connaît, en a déjà confronté bon nombre. Une seule crainte, toutefois, fait battre son cœur plus fort encore : il y a Raïs....... Et Raïs. Si elle n'appréhende pas les êtres inhumains et bêtes car assoiffés de sang que sont les raïs antiques, verts de peau et la bave au creux des lèvres, elle craint bien davantage ceux qui tendent à pulluler aujourd'hui : humain.e.s d'apparence, iels ont gagné en intelligence, en finesse, en malignité. Seul de descendre dans l'arène pourra définitivement la rasséréner, ou l'inquiéter de surcroit.

Elle se saisit de la dague que le jury a l'élégante gentillesse de lui fournir, et retourne là où eut lieu sa première épreuve, bercée par le doux bruit de l'eau jaillissant en cascade des murs qu'elle a su vaincre. C'est un soupir de soulagement qu'elle ne peut que laisser poindre lorsqu'elle fait face à cinq raïs complétement déshumanisés, au hurlement sonore et à la barbarie des gestes. Elle n'a guère de mal à les éviter, tant ils sont brusques et patauds, mais leur nombre demeure un véritable problème. Il y a un monde entre les éviter et s'en défaire. Ancrage.  

Médée vient à bout de l'un d'eux, en même temps qu'elle évite celui qui tente de surgir par derrière, grosse hache en main. Brusque, il en vient à éclater son énorme marteau sur la tête de son compatriote, incapable qu'il fut de retenir le mouvement déjà amorcé. Bien, s'ils s'entretuent, cela facilitera la tâche.
Médée n'en oublie pas pour autant sa véritable mission. Elle se concentre, tente d'oublier les bruits de leurs grosses pattes contre le sol, celui de l'eau qui jaillit des murs, celui des borborygmes infames qui proviennent du raïs mourant. Elle croit discerner un cliquetis d'une pièce, qui provient de la gauche. Elle sait désormais qui détient sa pièce, mais a aussi conscience qu'elle ne pourra saisir sa poche sans venir à bout des quatre autres.
Elle évite de justesse l'un des Raïs qui se jette sur elle, épée en main, glisse sur le sol pour attendre un autre qui attendait au loin que son compagnon ait terminé son assaut, trop peureux de subir le même sort que le premier. Le coup de dague dans son dos fut si rapide qu'il n'eut pas même le temps de se retourner avant de s'écrouler au sol dans un fracas.
Médée garde le Raïs à la pièce pour le dernier. Le meilleur pour la fin

Plus que trois. Ensemble, ils s'élancent, armes diverses en poing. L'un d'eux posera problème, puisqu'il revêt une armure que la pauvre dague de la marchombre ne pourra percer. Elle s'abaisse au dernier moment, y laisse une poignée de cheveux qui se font sabrer, mais gagne le temps de scier de son arme le genoux du troisième Raïs, à même le sol. Celui-là n'est pas mort, mais ne sera plus un obstacle.
Ne restent que les deux, celui avec la pièce, l'autre avec l'armure. Comme lors de sa première épreuve, Médée s'élance contre le mur d'eau, prend son envol, et d'un geste extrêmement calculé, parvient à planter sa dague au niveau de la jugulaire du quatrième ennemi, pile à la jonction de son armure. Le sang jaillit à flot, et se mêle aux trombes d'eau qui dégoulinent un peu partout. Médée n'a plus rien d'humaine, elle ressemble à une ombre spectrale aux accents rougeoyants.

Plus qu'un, et ce sera facile. Elle s'approche du dernier, le possesseur de la pièce. Celui-ci tente de ne pas se laisser faire, se jette sur elle, mais ses gestes sont beaucoup trop patauds pour qu'elle ne le prenne seulement au sérieux. " Allez mon gros, ne fais pas d'histoire, laisse-toi tuer tranquillement. Il ne daigne pas porter la moindre attention à cette voix qui résonne, et sans avoir même à se baisser, Médée plante sa dague gorgée de rouge dans sa poitrine, à l'endroit même du coeur. Il n'a pas le temps de tomber au sol qu'elle a déjà saisi la précieuse pèce qu'il portait dans sa poche. Victoire. La seule qui vaille.
Dégoulinante de sang et de sueur, le souffle court, mais heureuse, Médée remonte dans la salle des conseils, serrant fermement la pièce entre ses doigts clos.

L'Apprentie revient, couverte de sang mais victorieuse. Le murmure des Marchombres présents se tarit à son arrivée dans la salle. La Jury qui a demandé cette épreuve tend la main pour que l'apprentie y dépose la pièce, avant de se reculer. Ensemble, les trois Maîtres avancent d'un pas et la voix rocailleuse de la première retentit à nouveau.

" félicitations. puisses-tu longtemps arpenter la voie des marchombres. "

A présent l'Apprentie peut prétendre à la Greffe. Sa réussite aux épreuves lui donne l'accès à la montagne du Rentaï, mais aussi le droit de former un Apprenti à son tour.

dernière étape

Voici la dernière étape de cet Ahn-Ju. Tu vas devoir répondre en une trentaine de lignes minimum. A toi de raconter comment se déroule l'obtention de la greffe pour ton personnage.
Seule chose obligatoire // ta réponse doit s'achever par la description de cette greffe, que tu ajouteras ensuite dans tes capacités (profil + livre du chaos). Attention, tu dois raconter toute l'ascension du Rentaï, son expérience des murmures, ses difficultés...
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Bon courage, tu as une semaine.  

" félicitations. puisses-tu longtemps arpenter la voie des marchombres. "
Les trois membres du jury se fondent comme un seul Homme, un seul élan, un seul être pour annoncer la merveilleuse nouvelle. L'accession à la guilde, l'officielle survenue de Médée chez les marchombres, comme une nouvelle vie, une renaissance. Le regard de Nel dans son dos est comblé de fierté, et la jeune femme ne résiste pas au soudain désir de se jeter dans les bras de son maître, effusion enfantine d'une joie débordante qu'elle ne peut canaliser. C'est une tempête dans son être, à l'intérieur, et Nel serre son étreinte sur elle, abandonnant son mystère habituel pour se fondre dans la gaieté de son apprentie. Non, plus maintenant. De sa coéquipière. Comparse, égalité.

De longs mois se sont écoulés depuis ses difficiles épreuves. Médée s'est remise, et de son bonheur évanescent, et de ses souffrances physiques, mais elle s'entraine avec avidité pour affronter la véritable, et finalement seule adversité qui soit. Compagne capable d'être drôlement morose, la montagne du Rentaï l'effraie autant qu'elle fait naître en elle une excitation surhumaine. douce binarité.
Nel l'enjoint à essayer depuis déjà trois longues semaines, persuadé qu'il est qu'elle est prête. Médée, en revanche, continue à se vautrer dans ses incertitudes. Et si elle tentait pas ? Et si elle ne risquait pas de se confronter à l'éprouvante possibilité de l'échec ? Elle sait d'avance qu'elle n'y survivrait pas, broyée qu'elle est par l'envie de pouvoir à son tour transmettre la voie - et sans l'accession à la greffe, elle ne se le permettrait pas.

Deux longues semaines encore se sont écoulées. Médée est seule, désormais, seule face à son destin, puisqu'elle a refusé que Nel ne l'accompagne. Il faut maintenant qu'elle accepte qu'il n'est plus son maître, et que sa voix devra se faire seule. Elle en souffre, profondément, tant les émois se succèdent dans son coeur sans pouvoir s'y figer vraiment, comme dans un tourbillonnement de sentiments qui la submergent. La souffrance de perdre Nel a tôt fait de remplacer la crainte du Rentaï. Elle est prête à y faire face.

Elle s'avance, Médée, escalade, monte dans ce contrefort des lamentations. Le murmure se glisse en elle, sinueux, il la possède toute entière. Il lui glisse de belles choses, mais aussi de terribles, profitant de ce doute qui la tiraille. Sauras-tu être marchombre sans ton maître ? Pourras-tu faire honneur à son apprentissage ? Elle est affreuse, cette montagne, tantôt menaçante, tantôt caressante. Médée poursuit, toujours plus haut, consciente qu'elle doit faire taire ces voix, se recenter. S'ancrer.
Elle se permet une pause, à mi-chemin. Respire. Prend de profondes inspirations, qui violent ses poumons, de cet air presque vicié par la montagne. Continue. Elle ne s'arrêtera plus, désormais, et le murmure se fait moins dur, moins présent. Elle a repris le contrôle de son âme, et peut-être est-ce là, sa vraie et seule victoire.
L'absence de Nel continue à la tirailler, mais elle sait que c'est par elle et pour elle-même qu'elle continuera sur la voix. Certitude.

Hurlements. Sonores et terribles, ils fendent l'air comme une flèche s'inscrit dans le cœur des amoureux. Médée ouvre les yeux, elle est au sol d'une grotte caverneuse, dans les hauteurs du Rentaï. Elle se touche l'intégralité du corps, curieuse de savoir ce qu'est cette fameuse greffe, si seulement elle est parvenue à aller au bout de son épreuve ultime.
C'est une douleur vive contre son cou qui la ramène à la dure réalité et lui donne envie d'y accrocher son regard. Elle s'approche du lac qui jouxte la grotte, ne s'arrête même pas sur l'étrangeté de l'endroit, tant elle est curieuse de comprendre les raisons de ces soudaines brûlures. Elle plonge ses yeux dans son reflet, et distingue nettement un tatouage. Une cible, toute de noire vêtue, percée de trois flèches en son centre. Médée ne peut se cacher sa propre déception, d'imaginer qu'elle n'a hérité que d'un vague tatouage qu'elle aurait pu s'encrer n'importe quand. Et puis, un bruit qui résonne dans la grotte.
De peur, Médée sursaute. Sans qu'elle ne comprenne comment, ni pourquoi, une flèche sombre fend l'air et atterrit dans l'eau de la grotte, éclaboussant tout sur son passage. La jeune marchombre caresse son tatouage du doigt. Serait-ce possible ? Vraiment, est-il imaginable que cette flèche soit sortie de... son cou ?  

Trois jours ont passé. Médée se repose, bien décidée à se remettre physiquement comme mentalement des épreuves qu'elle a subies depuis si longtemps. La pire est l'absence de Nel, et de celle-là, elle ne s'en remettra pas.
Elle maîtrise ses flèches, maintenant, ses traits sombres qui sortent de sa cible tatouée, et parvient peu à peu à les diriger comme bon lui semble. Elles ne sont pas infaillibles, et il arrive régulièrement que celles-ci se fichent ailleurs, opérant une direction qui leur est propre. Mais elles sont belles. Et infinies.
Gratitude.

Grâce à cette quête de capacité réussie, tu as obtenu :
// 50 points qui te sont ajoutés automatiquement.
le droit de former // un.e apprenti.e, tu es donc officiellement devenu.e maître marchombre.
// la greffe, n'oublie pas de l'ajouter dans ton profil, et dans ton livre du chaos.

Attention, il te faut également ajouter cette quête dans ton livre du chaos.
A très vite, pour de prochaines aventures !