Les gradins sont pleins, en cette belle journée d'automne étonnement ensoleillée. La foule s'amasse, se meut, fait son deuil au silence. Les combattant.e.s sont en nombre, eux aussi, rassemblé.e.s dans l'arène, certains au sourire carnassier, d'autres l'angoisse nouée au ventre. Vestige d'un temps ancestral où le peuple aimait se nourrir du sang de ses semblables, les dix tournois attire toujours autant de monde, et permet surtout à la guilde des frontaliers de décider qui seront ses meilleures recrues. Il n'est pas rare que les apprenti.e.s passent ici leur cérémonie initiatique, rituel qui fait d'eux un membre à part entière de la confrérie.
Soudain, le silence se fait, et la voix rocailleuse d'un orateur aux yeux bleus océan se fait entendre : " Cher public, voici le lancement des dix tournois. "
La trompette résonne dans les gradins, le public acclame et lance un mouvement de foule qui fait trembler le sable de ce qui ressemble à s'y méprendre à une arène. C'est parti, il est temps de montrer de quoi tu es capable.

1ère étape

Voici la première étape des dix tournois. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. Tu peux raconter l'état d'esprit de ton personnage arrivé aux dix tournois, ses peurs, ses doutes, tu peux aussi évoquer son entraînement qui l'a mené jusqu'ici.
Seule chose obligatoire // ta réponse est entièrement libre.
N'oublie pas également de tagguer   @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer le premier combat.
Bon courage, tu as une semaine.  

Tu descends dans l'arène, lion parmi les tigres, t'abreuves de ce sable qui t'éblouit, ces grains que tu saupoudreras du rouge de tes adversaires bientôt, oui, très bientôt, la confiance fichée au cœur, avec ce rictus de gamin capricieux qui agite tes lèvres enfantines. Tu as une tête à claque, Arès, de cette jeunesse incandescente qui brûle de tout bouffer, tout posséder, alors que tu n'es... rien.
Tu n'as que la vingtaine lorsque Syn t'entraîne dans les affres des dix tournois, grisé qu'il est, lui aussi, par ta toute puissance, la sensation de fierté qui l'étreint dès lors qu'on lui parle de toi. Aveuglé, le naïf, il ignore tout de toi, de cette folie qui t'assaille, la nuit, dès lors qu'il a le dos tourné, il se complait dans les mystérieuses excavations de ce qui fera de toi... toi.
Revenons au présent, laissons derrière le passé. Tu lèves la tête, les iris toujours plongées dans cette assurance indélébile qui marque ton visage d'une laideur arrogante. Tu sembles jauger non pas tes adversaires, eux, pas même tu ne les honores d'un regard, tu jauges le public, quel culot, Arès. Sera-t-il assez bon pour toi ? Méritera-t-il que tu risques ta vie sous ses acclamations ?
Les cris retentissent, plus de place pour le silence, celui-ci agonise sous les hurlements des badauds, ceux qui viennent admirer le spectacle de la mort, du sang, de la douleur. Admirateurs de Satan. Le sourire s'agrandit sur ton visage, masque de dédain, carnaval d'audace.
Les frissons parsèment ta peau lorsque l'orateur lance les hostilités, la saison des effondrements est ouverte, messieurs dames, il est temps d'assister à la comédie des supplices. Tu te tournes enfin vers tes adversaires, non, que dis-je, tes ami.e.s, pour la plupart, et c'est là que le bât blesse. C'est ton sourire qui disparaît. Tu en aurais oublié la vraie leçon des dix tournois.

La trompette ne saurait tarder à marquer le début du premier combat. Ne restent que quatre combattant.e.s, trié.e.s par le hasard. La meute se jauge, jeux de regard, mais ils ne peuvent commencer tant que la sonnerie n'aura pas retentie.  Deux organisateurs vêtus de vert rejoignent le centre de l'arène, portant quatre épées dans leur fourreau, et les tendent aux combattant.e.s restant.e.s. Deux femmes, deux hommes, les dix tournois restent mixtes, puisque l'on sait en Gwendalavir que les femmes se battent largement aussi bien que les hommes, et ne déméritent pas. Les deux porteurs d'armes s'enfuient du centre de l'arène, désireux de ne pas y rester.
Voici venu l'heure de la trompette, qui résonne pour lancer le premier combat.

2ème étape

Voici la seconde étape des dix tournois. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. Tu dois raconter son premier combat, sachant que l'arme imposée est l'épée.
Seule chose obligatoire // attention, un dé est lancé. Si ce dé indique 1 ou 2, ton personnage fait partie des deux finalistes de ce combat à plusieurs et perd la finale. Si ce dé indique 3 ou 4, ton personnage perd dans les deux premiers. Si ce dé indique 5 ou 6, ton personnage remporte et est le seul vainqueur de ce combat.
Je te rassure, que ton personnage gagne ou perde n'aura aucune incidence sur la réussite de cette quête.
N'oublie pas également de tagguer   @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer le prochain combat.
Bon courage, tu as une semaine.  

Le vert submerge l'arène, attendant que le rouge ne s'y immisce. Vert de l'espoir. Rouge de la mort. Les couleurs se succèdent, mais ne se ressemblent pas.
-- L'épée est noire, celle que l'on te donne, Arès, afin de tirer ton épingle de ce jeu funeste. Noire comme l'âme que tu auras plus tard. Tu jettes un œil à la meute de louveteaux qui te fait face, dans l'attente éthérée du départ officiel de ce jugement dernier.
Deux femmes, deux hommes, combat en toute mixité. L'une a de longs cheveux blonds angéliques qui forment une auréole autour de son visage dur aux traits serrés. L'autre a la rousseur étincelante d'une flamme en pleine course, qu'il te faudra éteindre d'un souffle. Le dernier homme ne se distingue que par sa petite taille surprenante au milieu de ses ogres, géants cavaliers de l'apocalypse.
Oublier qu'ils sont tes frères et sœurs d'arme.
Les voir comme des ennemis à abattre.
Essayer de ne pas donner la mort, mais les mettre hors d'état de nuire. Il te semble plus difficile encore de gagner ce combat en veillant à ne pas prendre de vie -- leur laisser juste assez de souffle pour revoir l'étincelle du jour. Demain. Si Dieu le veut bien.
Tu crispes ta main sur ton arme, cette épée qui fait corps avec ta paume et tes doigts. Ce premier duel ne s'annonce pas le plus pénible, te voilà orné de ta plus charmante compagne. Sabre effilé, danseur de mort.
Et le combat s'élance. L'angelot débute le rythme effréné de la bataille, elle se jette sur toi, accompagne son mouvement rapide d'un cri chaloupé. Tu l'évites difficilement, et à peine as-tu le temps de te retourner que le petit homme te cause une estafilade brûlante sur l'épaule. Il te faut veiller au grain. Être plus attentif que tu ne l'es déjà. Réaliser, surtout, que le combat a commencé.
Il te semble que la fenêtre est légère pour ne pas prendre de vie. Tuer. S'entretuer -- spectacle mortifère ( mais la foule qui vocifère ).
Tu te diriges à pas longs vers la jolie rousse qui n'a pas le temps de se retourner avant que tu n'entailles son mollet - au prise qu'elle était avec l'autre silhouette féminine. Elle ne peut plus marcher, désormais, le sang gicle de ce qui semble être un genou, elle tombe sur le sable et l'auréole de rouge. Une vie sauvée. Un adversaire à oublier.
Tu recules dans une course effrénée, alors que la blonde semble te poursuivre, épée à la main, et ses gestes sont d'une précision que tu préfères la garder pour la fin. Prédateur devient la proie.
Le petit homme tente de se jeter sur elle, et détourne ainsi son attention. A toi de la jouer fine, Arès, de profiter de cet instant de duel pour t'immiscer dans son dos. Ce n'est pas beau, ce que tu offres au monde, ce que tu donnes à la foule, ce n'est pas digne, mais l'orateur a été très clair -- au jeu des dix tournois, tous les coups sont permis.
La jolie blonde te voit, dans l'angle mort du dernier homme, elle se bat avec acharnement, pare chacune des attaques d'une bestialité sans nom que s'échine à porter contre elle ce qui semble être un frontalier nain. Il n'aura rien vu venir. D'un unique coup du pommeau de ton épée contre son crâne décharné, tu le mets hors d'état de nuit. Il dormira jusqu'à l'aube, d'un sommeil sans rêve.
Vous n'êtes donc plus que deux. La blonde angélique dresse sur toi des prunelles harassées, fines, et bestiales. Tu ignores jusqu'à la plus pure de ses capacités, ne sais comment la prendre, comment jouer. Vous vous jaugez en chiens de faïence, sans qu'aucun n'ose attaquer, porter le premier coup -- le fatal.
Elle finit par se jeter sur toi. Une lionne en pleine ruade.
Vous tombez tous deux au sol, l'un sur l'autre, les épées bien loin de vous, rebondissant sur le sable gorgé de sang de l'arène. Elle est plus vive et plus fine, son arme s'est éjectée moins loin. Elle la reprend dans sa main, serre fort la paume de son arsenal entre ses doigts blanchâtres. Tu la sens trembler contre ton torse. C'est pourtant avec un regard acéré qu'elle pose sur ta gorge dénudée la lame savamment effilée. C'est la fin, Arès.
Finaliste, mais pas vainqueur.
De deux coups contre le sol de l'arène, tu signales ton abandon.

Ce premier combat était sacrément épique, et s'achève sur la victoire de la jeune femme blonde qui, pourtant, il faut bien l'admettre, ne payait pas de mine. La trompette sonne la fin de cette première étape, et les deux frontaliers qui ne sont plus en état de combattre sont retirés sur des civières par de nouveaux êtres tout de vert vêtu.
Il est temps, pour les deux restants, de se lancer dans le second combat. Ils auront l'honneur de pouvoir combattre ensemble. L'orateur reprend la parole, et annonce que l'arme choisie cette fois sera la lance.
Dans le centre de l'arène se matérialisent deux raïs, bave aux lèvres, qui se ruent sur les participants sans attendre que le signal soit lancé. Comme pour rattraper son retard, la trompette résonne très fort et lance le second combat.

3ème étape

Voici la troisième étape des dix tournois. Tu vas devoir répondre en une quinzaine de lignes minimum. Tu dois raconter son second combat.
Seule chose obligatoire // attention, un dé est lancé. Si ce dé indique 1, 3 ou 4, ton personnage perd ce combat. Si ce dé indique 2, 5 ou 6, ton personnage gagne ce combat.
Je te rassure, que ton personnage gagne ou perde n'aura aucune incidence sur la réussite de cette quête.
N'oublie pas également de tagguer   @Le bâtisseur dans ta réponse pour qu'il vienne te proposer le prochain combat.
Bon courage, tu as une semaine.  

Les ennemis se font alliés.
Et la jeune femme blonde devient une partenaire de combat, Arès, elle qui eut tout loisir de te battre, de faire de toi poupée de verre rendant grâce. Tu ne peux cacher l'amertume qu'elle t'a provoqué, mais l'heure n'est pas aux émois d'une fierté mal placée.
Tu saisis d'une main ferme la lance que l'on t'apporte.
Ne caches pas la déception que cette perspective fait naître sur ton visage marqué par le doute et la crainte. Ce n'est pas ton arme de prédilection, cet épieu mal acéré, qui te semble d'une longueur indécente. Le lancer n'est pas ton fort, et user de cet outil comme d'une épée ne manque pas de tarir ta délicate insouciance.
Il faut l'admettre, tu ne pars pas gagnant.
La défaite qui s'immisce sombrement au fond de ton palpitant.
Elle semble ravie, la combattante aux yeux aciers, et un sourire se fige sur son visage enjoué. Fort heureusement pour toi, Arès, tu es accompagné d'une bonne lancière.
D'un regard dans sa direction, tu rates la sortie des organisateurs de vert vêtus, et surtout, l'arrivée des raïs, quoi que bruyants qu'ils soient.
Ce sont d'ailleurs leurs borborygmes ineptes qui te sortent de ta léthargie nouvelle, Arès, et te permettent d'esquiver le premier coup. Raïs. C'est un sourire ironique qui point sur ton visage. Il fallait que tu te retrouves, toi, à affronter des êtres de ta race.
Ils ont la bave au coin des lèvres, le regard chétifs des êtres d'antan. Ils sont une honte à ton peuple, à ta race, et ce sera un plaisir que de mettre fin à leur infirme vie.
Tu décides de te servir de ta lance comme d'une épée, malgré tout.
Tu n'as qu'à peine le temps de parer une attaque du raïs qui s'est jeté sur toi que tu distingues un feu follet dans le champ gauche de ta vision. Un trait de lumière, d'une vitesse affolante, affriolante, qui se fiche droit dans le cœur de l'ennemi.
Tu pares un énième coup du raïs qui s'échine contre toi, omettant sciemment de faire preuve du minimum syndical d'intelligence. Tu pares avec facilité ses attaques absurdes et grossières, mais la lance n'est décidément pas ton alliée.
Elle entrave tes mouvements, réduit tes gestes, altère ta vitesse.
Tu finis par trouver la bonne position, la caler contre ton coude, t'en servir comme levier, positionner la tête de la lame vers le haut, non loin de la gorge du Raïs ennemi.
D'un coup sec de genou contre la paume de l'arme, tu entres ta lance dans son cou, arrache ce qui lui sert de tête. Du sang vert gicle partout dans le centre de l'arène.
La foule hurle de bonheur de ce spectacle de la mort.
Crie ton nom, comme un soudain bienfaiteur du massacre.
Tu essuies d'un revers de la main les gouttes verdâtres qui bornent tes lèvres, lâches cette fâcheuse lance qui ne t'a pas beaucoup aidée.
Comme pour rendre hommage à la foule qui acclame, tu te diriges vers la combattante, prend sa main, la dirige vers le ciel, cet horizon lointain qui fait hurler la foule encore plus. C'est un déferlement de voix qui s'envolent au loin -- cris de la mort, cris d'une agonie.
C'est une victoire, Arès, qui te mène à une énième étape.